Titre: Le Poids de son Regard
Auteur: Tim Powers
Edition: Bragelonne
Nombre de pages: 504
Quatrième de couverture:
1816, Angleterre.
Un soir d’ivresse, à la veille de son mariage, Michael Crawford passe l’anneau au doigt d’une statue... bientôt, d’inquiétants phénomènes se succèdent et, lorsque sa femme est brutalement assassinée dans le lit conjugal, la vie tout entière de Crawford bascule.
Forcé de fuir pour éviter l’étreinte fatale d’une lamie, la muse légendaire qu’il a éveillée sans le savoir, Crawford s’engage dans un périple épique à travers l’Europe, où le surnaturel se mêle à la réalité, la passion à l’horreur. Il croise sur son chemin Byron et Shelley, poètes maudits eux aussi envoûtés par la tentatrice.
Capable d’inspirer les plus beaux vers, celle-ci est aussi d’une jalousie mortelle, et n’hésitera pas à balayer tous les obstacles la séparant de l’homme qu’elle a choisi...
à lire si on cherche:
- De la poésie
- Du sang
- Les voyages
- Une longue réflexion
à éviter si on cherche:
- Une lecture fluide
- Des machines complexes
- Des personnages simples
L'avis du critique:
Le speech m'a fascinée. A près une hésitation (parce que le prix du livre est quand même assez rebutant, malgré la magnifique couverture d'Anne-Claire Payet), j'ai craqué. Par la suite, on m'a fait remarquer la similitude avec la nouvelle de Mérimée "La Vénus d'Ille". Je ne connaissais pas, c'est donc en parfaite ignorante que j'ai commencé ma lecture.
L'histoire commence avec Mickaël Crawford, un précurseur de la chirurgie obstétrique, qui s'en va épouser une écossaise dont il espère les enfants qu'il n'a pas eu de son premier mariage. La veille de ses noces, par un concours de circonstance, il passe l'alliance de sa future épousée au doigt d'une statue qui refuse de la lui rendre...
A partir de là, tout s'enchaîne pour Mickaël: on retrouve sa femme écrasée à ses côtés le lendemain de sa nuit de noce, il perd son annulaire d'une façon étrange, il doit fuir, encore et encore.
Au fur et à mesure de ses voyages, il fera la connaissance des grands noms de l'Angleterre du XIXème siècle: Keats, Shelley, Lord Byron et Marie Shelley (Frankenstein) qui sont tous les victimes directes ou indirectes des Nephelim.
En effet, Tim Powers réunit ici tous les mythes, religion, légende des temps passés et modernes pour leur en donner la même source: les enfants de la Terre. Ainsi nous redécouvrons les Muses sous la forme de vampire, les Graiae sont vraies et elles sont à Pise et sont en fait des colonnes gigantesques. La mythologie grecque et la religion chrétienne sont revisitées, détournées mais avec une précision remarquable. Rien n'est laissé au hasard.
J'ai tout de même un bémol, malgré les personnages fouillés, mis en valeur par des décors européens stupéfiants, malgré l'intrigue qui pousse toujours à en savoir plus, je n'ai pas dévoré ce livre. Ma lecture fut longue et laborieuse. En effet les références géographique, bibliques, mythologiques, culturelles... sont tellement nombreuses que notre esprit, continuellement mis à l'épreuve, a besoin de temps pour tout s'approprier (et je doute que le mien est tout assimilé). Alors oui, je considère ce livre comme une épreuve de force. J'ai pris du plaisir à le lire, mais un plaisir pervers que celui qu'on ressent dans le travail accompli, le plaisir que doit ressentir un alpiniste quand il arrive au sommet de la montagne. Alors non, Le Poids de son Regard n'est pas le mont Everest, ni même le Mont-Blanc, mais je ne suis pas une amatrice de l'escalade non plus ^^
Une dernière chose, Tim Powers est considéré par ses paires comme l'un des précurseurs du mouvement Steampunk. J'espère quand lisant ce livre, certaines se rendront compte qu'il ne suffit pas de mettre un automate dans un roman historique pour faire du Steam. A bon entendeur, salut!! ;)
Le petit plus du livre:
Les véritables vers des poètes cités, joliment mis en miroir à chaque début des chapitres.
ça donne envie (même si c'est une épreuve de force) ! :)
RépondreSupprimerJ'aurai juste une question : est-ce qu'il y a des passages gores ou vraiment difficiles ? Ma petite âme sensible ne souhaite pas être traumatisée...
Sinon, j'ai lu la Vénus d'Ille et c'est vrai qu'une partie du pitch y fait penser, mais pour le reste, rien à voir. En tout cas, ça m'intéresse, maintenant, ce bouquin !
(c'est malin, j'avais déjà assez à lire comme ça ^^")
Merci pour cette belle chronique !
Lullaby
Ba disons que le personnage principale passe la majorité du bouquin à se faire mordre, tirer dessus, estropier, des enfants qui meurent (mais de maladie prolongée), des incisions (mais si tu es habituée à Grace Anatomy ou autre série médicale, ça passe ^^). Il y a juste la scène du début qui est un peu gore mais sans plus (bon après je suis pas une âme hyper sensible alors :s )
SupprimerPour la Vénus, je suis allée voir le synopsie... bon en effet le livre est beaucoup plus poussé, en plus là où Mérimée ne fait qu'effleurer l'horreur, Tim Powers plonge dedans la tête la première ;)
Tiens tu me fais penser à un truc, une chose m'a un peu surprise, la grande résistance de Crawford, il passe son temps à se faire torturer, couper, saigner... et parfois je me demandais franchement comment il faisait pour ne pas mourir d'épuisement. Mais à part ça, j'ai apprécié ce livre et j'espère qu'il te plaira aussi <3