samedi 21 décembre 2013

Bataille de livres #01

Bataille:
 

Versus


Pourquoi avoir choisi ces deux livres (au risque de me faire rouspéter par Dame Moulay) pour leur thème en commun, parce qu'ils sont courts l'un comme l'autre, parce que je les aime tous les deux, parce que l'un m'a éclairée sur l'autre.

D'abord, le très célèbre: Je suis une Légende 
Auteur: Richard Matheson
Editeur: Livre de Poche
Nombre de pages: 146
Quatrième de couverture:
Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l’abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie.Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil… Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu’aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme. Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l’ultime survivant d’une espèce désormais légendaire.
Ensuite, le tout nouveau né: D'un Homme à l'Autre
Auteur: Sophie Moulay
Editeur: Numeriklivre
Nombre de page: 69
Quatrième de couverture: 
Un aime chasser avec sa meute et savoure, nuit après nuit, chaque instant de sa nouvelle vie. Une vie que seuls ses rêves viennent ternir, car avant la Grande Épidémie, Un portait encore un costume-cravate et se pressait chaque matin dans le RER. Comment résister à ces nouvelles sensations de liberté et surtout comment résister au tout dernier être humain, l’astronaute que le vaisseau Soyouz lui a servi sur un plateau ?
Pour Martin, qui croit encore en l’existence de survivants, la traque commence. Il fuit le jour, se terre la nuit. Qui est l’animal ?
Cette poursuite générera les premiers conflits au sein de la meute et amènera Un à se poser LA question : est-il si différent de son gibier ?

Le combat commence avec le thème: La CONTAMINATION 
L'un comme l'autre se fonde sur une pandémie. Si Richard Matheson ne donne pas de renseignements sur les causes, Sophie Moulay sous entend une propagation par le pollen. Mais là ou ça devient intéressant, c'est la métamorphose. Si l'un surf sur la vibe Vampire (en 1954, il était hyper en avance sur son temps... on a presque des vampires scintillants ^^ ), l'autre se base sur une mutation plus glauque, plus dure: la régression. Enfin, c'est comme ça que les intrigues sont présentées. Parce qu'en fait, les vampires sont justes des malades hyper violents, moitié zombie, moitié psychopathes, et que l'homme de cromagnon n'en est pas un, mais plus une version animal de l'homme: un carnivore, un prédateur aussi féroce qu'un tigre.
A vous de vous faire une idée, de dire quelle version vous préférez. Pour ma part, les deux m'ont convaincue. D'une parce que, les vampires sont exploités d'une façon que personne n'avait jamais faite et que personne ne fera jamais, de l'autre parce qu'enfin l'homme est remis à sa place: celui de prédateur, sanglant, n'écoutant que leurs besoins les plus primaires.

Deuxième round: La Place de l'Homme
Les deux livres remettent en question l'essence même de la nature humaine. Que feriez-vous vous si vous étiez le dernier homme face à une marée de monstres? Qui vous dit qu'étant le dernier représentant d'une espèce disparu, ce n'est pas vous le monstre?
Les deux livres se livrent au même exercice, avec la même réussite. On sort de la lecture différent, on ne sait plus vraiment qui on est, nos ambitions sont motivées par quoi exactement? L'argent? La faim? Le pouvoir? Le besoin de l'autre? Qui sommes-nous? 
La question véritable est: s'il ne restait qu'un seul représentant de ce qu'aujourd'hui on nomme homme, est-ce que nos remplaçants ne mériteraient pas plus cette nomination?
Si Richard Matheson répond à la question de façon assez explicite, Sophie Moulay, elle, reste plus vague. Ceci est dû à leurs héros respectifs. Robert Néville pour Je suis une Légende ne cherche qu'une chose, jusqu'à la fin: survivre. Alors que Martin pour D'un Homme à l'Autre glisse peu à peu dans le désir de se fondre dans la masse, faire parti d'une société: la recherche de l'autre.

Troisième round: Les monstres
Que ça soit l'un ou l'autre, ils nous offrent le point de vue de ce que nous autres nommeraient les monstre. Les vampires vivant pour Mr Matheson, Un, mâle dominant d'une horde de mutés, pour Mme Moulay. On voit qui ils sont, ce qu'ils pensent, ce que nous représentons pour eux: menace pour les vampires, repas de premier choix pour les mutés animaux. 
Là, sans conteste, je préfère la version de Miss Moulay. Pour une simple raison, les vampires vivants sont peut-être ce qui ressemblent le plus aux hommes d'aujourd'hui, ils ne sont pas assez différents à mon goût. Ils n'ont que quelques différences avec les hommes, alors que Sophie Moulay pousse jusqu'à rendre ses mutés, peut-être moins humain, mais beaucoup plus attendrissant. D'ailleurs je ne les voyais plus comme des hommes, mais plus comme une espèce animal à protéger, à étudier, à apprendre d'eux (mon côté écolo qui ressort peut-être ^^ ).

Décision de l'arbitre:
Elle n'est pas facile à prendre. Je suis une Légende est un classique du genre, on ne peut qu'admirer l'imagination de l'auteur, son audace pour l'époque et sa maîtrise de l'écriture et du psychisme humain. 
D'un Homme à l'autre reprend un thème devenu un classique, mais il le fait d'une façon magistrale, sans s'encombrer de blabla inutiles, tout est dans l'action, dans les réactions à chaud.
Alors je dirais que pour quelqu'un qui cherche de l'aventure, une histoire rapide qui va à l'essentiel, la short story de Sophie Moulay est faite pour eux. Au contraire, ceux qui aime les introspections, les histoires à retournements, mais des réponses claires, Je suis une Légende est fait pour eux. 
Quoi que vous choisissiez, vous allez vous régaler, car malgré leurs défauts, ces deux livres sont de vrais bijoux.

mardi 3 décembre 2013

De l'Autre Côté du Mur


Titre: De l'Autre Côté du Mur

Auteur: Agnès Marot

Edition: Le Chat Noir

Nombre de page: 316

Quatrième de couverture:
Pour Sibel qui se consacre entièrement à la danse, le quotidien est un perpétuel ballet. Pourtant, tout bascule le jour où son lien à l’Art est coupé : on l’isole de ses sœurs, on lui refuse l’existence qu’elle aime tant dans cette communauté composée exclusivement de femmes. En tâtonnant pour retrouver tout ce qu'elle a perdu, elle entend des rumeurs, découvre des secrets propres à bouleverser sa conception du monde.
Mais alors, si la vie n’est qu’un immense théâtre, pour qui Sibel danse-t-elle ? Et surtout, que se trame-t-il en coulisse ?
Peut-être cet étranger au sourire narquois qui se définit comme un « homme » et ne lui parle que de Science pourra-t-il lui apporter des réponses. L’aidera-t-il à franchir l’enceinte qui délimite l’univers qu’elle a toujours connu ?
Découvrez le mystère qui se cache là-bas, de l’autre côté du mur…
A lire si vous aimez:
— La danse
— Les belles images
— La romance
— Un monde riche

A éviter si vous cherchez:
— Des personnages profonds
— Une fin fermée
— Un monde plat

L'avis du critique:

Voici un roman dont vous aurez du mal à vous détacher. Un livre qui vous fera palpiter, qui vous enivrera.
Alors oui, les personnages principaux ne font pas la force de ce texte. Par exemple, je ne trouve pas d'intérêt spécial à Aslan, à part d'être l'élément perturbateur et Sibel change de comportement trop rapidement à mon avis, mais passons. Oui, en fait ça je m'en fiche. L'intérêt, ce qui m'a passionné c'est le monde. Tellement immersif qu'on en oublie les défauts du roman.
En effet il s'agit d'une dystopie où Homme et Femme sont séparées, où l'Art et la Science sont séparées mais poussée à leur extrême. Un monde extrême, où tous sont manipulés. Où l'on nous cache aux yeux du reste du monde. L'explication de ce monde est bluffante, son fonctionnant est stupéfiant. Alors critique de notre société actuelle? Est-on comme ces gens, aveugles, manipulés, ignorants?
Heureusement la danse est là, pour nous bercer, pour nous rassurer, nous offrir une porte de sortie, pour faire tomber les idées reçues, pour nous aider à voler au dessus du mur... La force qu'Agnès insuffle à cet art... pfff, rien que pour ça, je mets un 9/10.
Il y a de la magie dans ce livre, une magie qui ne m'a pas laissée indifférente, et vous?

Si une question, les Couleurs... pourquoi? Comment? Plus j'en veux plus, en savoir plus sur les Couleurs!

Le petit plus du livre:
Une couverture magnifique signée Catherine Noder

dimanche 1 décembre 2013

SFFF


Qu'est-ce que la SFFF?
Textuellement, la SFFF signifie Science-Fiction, Fantastique, Fantasy.
Mais alors qu'est-ce que c'est?
Et plus particulièrement, est-ce que la SFF Française a sa place dans le monde de l'édition?

Depuis quelques temps, il y a une recrudescence de ces genres littéraires, ciné et série... Bien sûr, les interprétations de Georges Lukas, le succès d'Harry Potter, des vampires brillant et des sorcières lunaires n'y sont pas pour rien. Mais on a souvent tendance a oublié qu'avant ces films, il y avait des livres. Des livres plus ou moins vieux.
Alors quand j'entends des journalistes incompétents dirent qu'un gamin qui lit Harry Potter ne lira jamais du Balzac... eux ont oublié que Balzac a aussi écrit du fantastique!!! Hé oui, pour ceux qui ne connaissent pas "Le chef-d'oeuvre inachevé" est une nouvelle/novella fantastique de Balzac qui parle d'un peintre qui réalise la plus belle des oeuvres. Bon, j'avoue, elle peut ne pas être considérée comme fantastique, mais si vous la lisez avec mes yeux, si vous y voyez ce que j'y ai vu...
Tout ça pour dire: la SFFF n'est pas une tare. La SFFF EST (et j'insiste) de la littérature! Autrement, vous reclasserez Georges Orwell, H. G. Wells, Aldous Huxley, Marcel Aymé, J.R.R. Tolkien, Caroll Lewis, J.M. Barrie, Jules Verne, Anderson, Pierre Boulle, les frères Grimm, comme de simples scribouillards...??
Non, bien sûr que non!! Ce sont des auteurs, de GRANDS auteurs, reconnu dans leur temps (ou presque), et glorifié de notre temps... et pourtant ils ont écrit de la SFFF!!!!
Alors pourquoi? POURQUOI ce genre de littérature a perdu ses lettres de noblesse en France?
Vous voulez mon avis? Non? Ba Je vais vous le donner quand même ^^
Les gros éditeurs n'y sont pas pour rien, mais je vais d'abord jeter la pierre sur les lecteurs, sur moi la première...
Il n'y a pas si longtemps, si on me parlait de littérature française, j'aurai pratiquement craché dessus. Mais les français ne savent écrire que de la littérature pompeuse, de la littérature intellectuelle, des romances, de l'introspection.. Oui, en France, on ne considère pas la SFFF comme de la littérature. On dégrine les Stephenie Meyers, on applaudit J.R.K.Rowling parce qu'elle a su plongé nos chers têtes blondes dans un livres de plus de 100 pages, mais ils sont quoi à nos yeux? Rien... Elles ne sont rien. Pour un français, les auteurs américains ne sont qu'un produit marketing... Et bien NON!!!!!!!!!!!
J'ai changé d'avis. La SFFF est de la littérature et les français ne sont pas mauvais dans ce genre, au contraire.
Puis-je vous citer Paul Beorn (dont le livre "Les Derniers Parfaits" est un vrai chef d'Oeuvre), Camille Cadmel est une des plus connue, et je dois avouer que ses livres m'ont passionnée. Il y a aussi Bernard Werber qui a souvent, à travers ses livres, critiqué l'esprit rigide des académiciens à l'esprit rigide qui le jalousaient parce qu'en un livre il a su passionné leur petits enfants alors qu'eux n'avaient jamais réussi tel prodige. Est-ce que je peux citer des petites maisons d'éditions tel que Le Chat Noir, L'édition du Riez, Petit Golem, Griffe d'Encre, Val Sombre, Voy'el, Rivière Blanche (et bien d'autres encore!), qui font la part belle à la SFF française.

Alors pourquoi? (j'ai l'impression de ne pas avoir répondu à la question. Autrement dit, je vais m'étendre encore un peu)
Pourquoi la SFFF est-elle si peu considéré en France?
Parce qu'en France on pète plus haut que notre cul. On pense que l'on vaut mieux que ça. Que les mondes imaginaires n'est pas une forme de réflexion, mais juste un moyen de s'évader. Donc qui ne vaut pas la peine d'un prix Goncourt. A-t-on oublié que si la science-fiction le français Jules Verne n'y est pas pour rien? A-t-on oublié que le premier à insérer de effets spéciaux dans ces films est un français: Georges Méliès (vous savez la lune avec une fusée dans l'oeil) c'est lui qui a inventé Hollywood... à Montreuil...
La SFFF pour un Français... pfff... c'et pour les gamines, voir les gamins... (oui parce que même dans la littérature on fait la différence entre fille et garçon.... mais bon ce n'est pas le sujet... juste MERDE Percy Jackson n'est pas réservé aux mecs!)

Deuxième question: Pourquoi la SFFF française n'a pas autant d'impacte que la SFFF américaine ou anglaise?
Je pense avoir une réponse. D'abord, il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte que les anglo-saxons ont envahi le marché français, que ça soit les resto, la littérature, les films, les ordi... nous voulons être comme eux, tout en restant français. Mais alorsles livres... on devrait être fier d'avoir de bons auteurs. Et bien non, on a honte. Tellement que Sophie Audouin-Mamikonian a dû attendre le succès d'Harry Potter pour voir son 300ème livre publié (si vous ne savez pas, il s'agit de la maman de Tara Duncan). Et a-t-elle était présenté comme un livre original???? Non, bien sûr que non! Elle était la cousine française d'Harry. Du coup je n'ai jamais acheté un de ses livres parce que j'avais peur d'un remake, une fan-fic du monde de Rowling. Maintenant je m'en mords les doigts, parce que des personnes de confiances m'ont affirmé que ça valait le coup de les lire.
J'ai lu des romans/ nouvelles/ séries françaises et je peux vous dire ( ET MERDE, moi qui crachait sur la littérature contemporelle française) que les français n'ont rien à envier aux américains, au contraire. J'ai lu des livres qui m'ont transporté. Je cite: L'Elu de Milnor de Sophie Moulay, L'Arbre-Miroir de Christian Léourier, Les passeurs d'Ombre d'Anne Rossi, L'Aube de la Guerrière de Vanessa Terral, La Pucelle et le Démon de Bénédict Taffin, De l'Autre Côté du Mur d'Agnès Marot, les Nécrophiles Anonymes de Cécile Duquenne, Even Dead Thing feel your Love de  Matthieu Guibé...
Alors pourquoi les américains ont plus de succès? Déjà d'une, les auteurs français doivent se débrouiller seuls. Seuls, ils doivent trouver un éditeur, seul ils doivent le vendre, faire la promo (bon pour ceux qui ont de la chance de tomber sur un éditeur passionné, ils ne seront pas seul), alors qu'un américain, avant d'aller voir les éditeur, vont voir les agents. Ces agents vont promouvoir, vendre le produit livre (et s'ils sont sérieux, ces agents ne demandent pas d'acompte mais touchent un gros pourcentage sur le prix de vente, autant dire qu'ils se décarcassent), un éditeur américain ne va pas faire la fine bouche. Il ne va pas voir la qualité du texte (d'accord, j'exagère) mais le profit qu'ils peuvent en tirer. Combien de livre avez-vous vu avec un petit papier rouge en guise de marque-page où il y avait écrit: dans la lignée de Twilight, le nouveau Twilight, coup de coeur de Rick Riodan?
Attention, je ne dis pas que tout est une question de prix, je suis contente que Stephenie Meyer ait percé avec ses vampires scintillants, ça m'a permis de découvrir son autre roman: Âme Vagabonde que j'adore.

Donc en conclusion:
La SFFF est considéré par les français comme une récréation. Les anglo-saxon sont plus doué que nous pour ce genre de chose parce que nous sommes des adeptes de la belle parole...(à priori, que des clichés!)
Pourtant, nous sommes aussi doué que les autres, sauf qu'on aime pas copié ou être considéré comme des copieur. On veut être considéré comme des écrivains et pas comme des produits de consommation...  Sommes-nous plus exigeants? La question que je pose en cette fin de bablatage qui, en fin de compte n'a ni queue ni tête, est-ce que vous... simple lecteur, êtes-vous prêts à aller au-delà de vos préjugés? Et vous auteur, êtes vous prêt à faire fît de votre conscience pour vendre? Et moi? Auteur et lectrice, ou est-ce que je suis?

La chambre