samedi 21 décembre 2013

Bataille de livres #01

Bataille:
 

Versus


Pourquoi avoir choisi ces deux livres (au risque de me faire rouspéter par Dame Moulay) pour leur thème en commun, parce qu'ils sont courts l'un comme l'autre, parce que je les aime tous les deux, parce que l'un m'a éclairée sur l'autre.

D'abord, le très célèbre: Je suis une Légende 
Auteur: Richard Matheson
Editeur: Livre de Poche
Nombre de pages: 146
Quatrième de couverture:
Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l’abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie.Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil… Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu’aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme. Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l’ultime survivant d’une espèce désormais légendaire.
Ensuite, le tout nouveau né: D'un Homme à l'Autre
Auteur: Sophie Moulay
Editeur: Numeriklivre
Nombre de page: 69
Quatrième de couverture: 
Un aime chasser avec sa meute et savoure, nuit après nuit, chaque instant de sa nouvelle vie. Une vie que seuls ses rêves viennent ternir, car avant la Grande Épidémie, Un portait encore un costume-cravate et se pressait chaque matin dans le RER. Comment résister à ces nouvelles sensations de liberté et surtout comment résister au tout dernier être humain, l’astronaute que le vaisseau Soyouz lui a servi sur un plateau ?
Pour Martin, qui croit encore en l’existence de survivants, la traque commence. Il fuit le jour, se terre la nuit. Qui est l’animal ?
Cette poursuite générera les premiers conflits au sein de la meute et amènera Un à se poser LA question : est-il si différent de son gibier ?

Le combat commence avec le thème: La CONTAMINATION 
L'un comme l'autre se fonde sur une pandémie. Si Richard Matheson ne donne pas de renseignements sur les causes, Sophie Moulay sous entend une propagation par le pollen. Mais là ou ça devient intéressant, c'est la métamorphose. Si l'un surf sur la vibe Vampire (en 1954, il était hyper en avance sur son temps... on a presque des vampires scintillants ^^ ), l'autre se base sur une mutation plus glauque, plus dure: la régression. Enfin, c'est comme ça que les intrigues sont présentées. Parce qu'en fait, les vampires sont justes des malades hyper violents, moitié zombie, moitié psychopathes, et que l'homme de cromagnon n'en est pas un, mais plus une version animal de l'homme: un carnivore, un prédateur aussi féroce qu'un tigre.
A vous de vous faire une idée, de dire quelle version vous préférez. Pour ma part, les deux m'ont convaincue. D'une parce que, les vampires sont exploités d'une façon que personne n'avait jamais faite et que personne ne fera jamais, de l'autre parce qu'enfin l'homme est remis à sa place: celui de prédateur, sanglant, n'écoutant que leurs besoins les plus primaires.

Deuxième round: La Place de l'Homme
Les deux livres remettent en question l'essence même de la nature humaine. Que feriez-vous vous si vous étiez le dernier homme face à une marée de monstres? Qui vous dit qu'étant le dernier représentant d'une espèce disparu, ce n'est pas vous le monstre?
Les deux livres se livrent au même exercice, avec la même réussite. On sort de la lecture différent, on ne sait plus vraiment qui on est, nos ambitions sont motivées par quoi exactement? L'argent? La faim? Le pouvoir? Le besoin de l'autre? Qui sommes-nous? 
La question véritable est: s'il ne restait qu'un seul représentant de ce qu'aujourd'hui on nomme homme, est-ce que nos remplaçants ne mériteraient pas plus cette nomination?
Si Richard Matheson répond à la question de façon assez explicite, Sophie Moulay, elle, reste plus vague. Ceci est dû à leurs héros respectifs. Robert Néville pour Je suis une Légende ne cherche qu'une chose, jusqu'à la fin: survivre. Alors que Martin pour D'un Homme à l'Autre glisse peu à peu dans le désir de se fondre dans la masse, faire parti d'une société: la recherche de l'autre.

Troisième round: Les monstres
Que ça soit l'un ou l'autre, ils nous offrent le point de vue de ce que nous autres nommeraient les monstre. Les vampires vivant pour Mr Matheson, Un, mâle dominant d'une horde de mutés, pour Mme Moulay. On voit qui ils sont, ce qu'ils pensent, ce que nous représentons pour eux: menace pour les vampires, repas de premier choix pour les mutés animaux. 
Là, sans conteste, je préfère la version de Miss Moulay. Pour une simple raison, les vampires vivants sont peut-être ce qui ressemblent le plus aux hommes d'aujourd'hui, ils ne sont pas assez différents à mon goût. Ils n'ont que quelques différences avec les hommes, alors que Sophie Moulay pousse jusqu'à rendre ses mutés, peut-être moins humain, mais beaucoup plus attendrissant. D'ailleurs je ne les voyais plus comme des hommes, mais plus comme une espèce animal à protéger, à étudier, à apprendre d'eux (mon côté écolo qui ressort peut-être ^^ ).

Décision de l'arbitre:
Elle n'est pas facile à prendre. Je suis une Légende est un classique du genre, on ne peut qu'admirer l'imagination de l'auteur, son audace pour l'époque et sa maîtrise de l'écriture et du psychisme humain. 
D'un Homme à l'autre reprend un thème devenu un classique, mais il le fait d'une façon magistrale, sans s'encombrer de blabla inutiles, tout est dans l'action, dans les réactions à chaud.
Alors je dirais que pour quelqu'un qui cherche de l'aventure, une histoire rapide qui va à l'essentiel, la short story de Sophie Moulay est faite pour eux. Au contraire, ceux qui aime les introspections, les histoires à retournements, mais des réponses claires, Je suis une Légende est fait pour eux. 
Quoi que vous choisissiez, vous allez vous régaler, car malgré leurs défauts, ces deux livres sont de vrais bijoux.

mardi 3 décembre 2013

De l'Autre Côté du Mur


Titre: De l'Autre Côté du Mur

Auteur: Agnès Marot

Edition: Le Chat Noir

Nombre de page: 316

Quatrième de couverture:
Pour Sibel qui se consacre entièrement à la danse, le quotidien est un perpétuel ballet. Pourtant, tout bascule le jour où son lien à l’Art est coupé : on l’isole de ses sœurs, on lui refuse l’existence qu’elle aime tant dans cette communauté composée exclusivement de femmes. En tâtonnant pour retrouver tout ce qu'elle a perdu, elle entend des rumeurs, découvre des secrets propres à bouleverser sa conception du monde.
Mais alors, si la vie n’est qu’un immense théâtre, pour qui Sibel danse-t-elle ? Et surtout, que se trame-t-il en coulisse ?
Peut-être cet étranger au sourire narquois qui se définit comme un « homme » et ne lui parle que de Science pourra-t-il lui apporter des réponses. L’aidera-t-il à franchir l’enceinte qui délimite l’univers qu’elle a toujours connu ?
Découvrez le mystère qui se cache là-bas, de l’autre côté du mur…
A lire si vous aimez:
— La danse
— Les belles images
— La romance
— Un monde riche

A éviter si vous cherchez:
— Des personnages profonds
— Une fin fermée
— Un monde plat

L'avis du critique:

Voici un roman dont vous aurez du mal à vous détacher. Un livre qui vous fera palpiter, qui vous enivrera.
Alors oui, les personnages principaux ne font pas la force de ce texte. Par exemple, je ne trouve pas d'intérêt spécial à Aslan, à part d'être l'élément perturbateur et Sibel change de comportement trop rapidement à mon avis, mais passons. Oui, en fait ça je m'en fiche. L'intérêt, ce qui m'a passionné c'est le monde. Tellement immersif qu'on en oublie les défauts du roman.
En effet il s'agit d'une dystopie où Homme et Femme sont séparées, où l'Art et la Science sont séparées mais poussée à leur extrême. Un monde extrême, où tous sont manipulés. Où l'on nous cache aux yeux du reste du monde. L'explication de ce monde est bluffante, son fonctionnant est stupéfiant. Alors critique de notre société actuelle? Est-on comme ces gens, aveugles, manipulés, ignorants?
Heureusement la danse est là, pour nous bercer, pour nous rassurer, nous offrir une porte de sortie, pour faire tomber les idées reçues, pour nous aider à voler au dessus du mur... La force qu'Agnès insuffle à cet art... pfff, rien que pour ça, je mets un 9/10.
Il y a de la magie dans ce livre, une magie qui ne m'a pas laissée indifférente, et vous?

Si une question, les Couleurs... pourquoi? Comment? Plus j'en veux plus, en savoir plus sur les Couleurs!

Le petit plus du livre:
Une couverture magnifique signée Catherine Noder

dimanche 1 décembre 2013

SFFF


Qu'est-ce que la SFFF?
Textuellement, la SFFF signifie Science-Fiction, Fantastique, Fantasy.
Mais alors qu'est-ce que c'est?
Et plus particulièrement, est-ce que la SFF Française a sa place dans le monde de l'édition?

Depuis quelques temps, il y a une recrudescence de ces genres littéraires, ciné et série... Bien sûr, les interprétations de Georges Lukas, le succès d'Harry Potter, des vampires brillant et des sorcières lunaires n'y sont pas pour rien. Mais on a souvent tendance a oublié qu'avant ces films, il y avait des livres. Des livres plus ou moins vieux.
Alors quand j'entends des journalistes incompétents dirent qu'un gamin qui lit Harry Potter ne lira jamais du Balzac... eux ont oublié que Balzac a aussi écrit du fantastique!!! Hé oui, pour ceux qui ne connaissent pas "Le chef-d'oeuvre inachevé" est une nouvelle/novella fantastique de Balzac qui parle d'un peintre qui réalise la plus belle des oeuvres. Bon, j'avoue, elle peut ne pas être considérée comme fantastique, mais si vous la lisez avec mes yeux, si vous y voyez ce que j'y ai vu...
Tout ça pour dire: la SFFF n'est pas une tare. La SFFF EST (et j'insiste) de la littérature! Autrement, vous reclasserez Georges Orwell, H. G. Wells, Aldous Huxley, Marcel Aymé, J.R.R. Tolkien, Caroll Lewis, J.M. Barrie, Jules Verne, Anderson, Pierre Boulle, les frères Grimm, comme de simples scribouillards...??
Non, bien sûr que non!! Ce sont des auteurs, de GRANDS auteurs, reconnu dans leur temps (ou presque), et glorifié de notre temps... et pourtant ils ont écrit de la SFFF!!!!
Alors pourquoi? POURQUOI ce genre de littérature a perdu ses lettres de noblesse en France?
Vous voulez mon avis? Non? Ba Je vais vous le donner quand même ^^
Les gros éditeurs n'y sont pas pour rien, mais je vais d'abord jeter la pierre sur les lecteurs, sur moi la première...
Il n'y a pas si longtemps, si on me parlait de littérature française, j'aurai pratiquement craché dessus. Mais les français ne savent écrire que de la littérature pompeuse, de la littérature intellectuelle, des romances, de l'introspection.. Oui, en France, on ne considère pas la SFFF comme de la littérature. On dégrine les Stephenie Meyers, on applaudit J.R.K.Rowling parce qu'elle a su plongé nos chers têtes blondes dans un livres de plus de 100 pages, mais ils sont quoi à nos yeux? Rien... Elles ne sont rien. Pour un français, les auteurs américains ne sont qu'un produit marketing... Et bien NON!!!!!!!!!!!
J'ai changé d'avis. La SFFF est de la littérature et les français ne sont pas mauvais dans ce genre, au contraire.
Puis-je vous citer Paul Beorn (dont le livre "Les Derniers Parfaits" est un vrai chef d'Oeuvre), Camille Cadmel est une des plus connue, et je dois avouer que ses livres m'ont passionnée. Il y a aussi Bernard Werber qui a souvent, à travers ses livres, critiqué l'esprit rigide des académiciens à l'esprit rigide qui le jalousaient parce qu'en un livre il a su passionné leur petits enfants alors qu'eux n'avaient jamais réussi tel prodige. Est-ce que je peux citer des petites maisons d'éditions tel que Le Chat Noir, L'édition du Riez, Petit Golem, Griffe d'Encre, Val Sombre, Voy'el, Rivière Blanche (et bien d'autres encore!), qui font la part belle à la SFF française.

Alors pourquoi? (j'ai l'impression de ne pas avoir répondu à la question. Autrement dit, je vais m'étendre encore un peu)
Pourquoi la SFFF est-elle si peu considéré en France?
Parce qu'en France on pète plus haut que notre cul. On pense que l'on vaut mieux que ça. Que les mondes imaginaires n'est pas une forme de réflexion, mais juste un moyen de s'évader. Donc qui ne vaut pas la peine d'un prix Goncourt. A-t-on oublié que si la science-fiction le français Jules Verne n'y est pas pour rien? A-t-on oublié que le premier à insérer de effets spéciaux dans ces films est un français: Georges Méliès (vous savez la lune avec une fusée dans l'oeil) c'est lui qui a inventé Hollywood... à Montreuil...
La SFFF pour un Français... pfff... c'et pour les gamines, voir les gamins... (oui parce que même dans la littérature on fait la différence entre fille et garçon.... mais bon ce n'est pas le sujet... juste MERDE Percy Jackson n'est pas réservé aux mecs!)

Deuxième question: Pourquoi la SFFF française n'a pas autant d'impacte que la SFFF américaine ou anglaise?
Je pense avoir une réponse. D'abord, il faut être aveugle pour ne pas se rendre compte que les anglo-saxons ont envahi le marché français, que ça soit les resto, la littérature, les films, les ordi... nous voulons être comme eux, tout en restant français. Mais alorsles livres... on devrait être fier d'avoir de bons auteurs. Et bien non, on a honte. Tellement que Sophie Audouin-Mamikonian a dû attendre le succès d'Harry Potter pour voir son 300ème livre publié (si vous ne savez pas, il s'agit de la maman de Tara Duncan). Et a-t-elle était présenté comme un livre original???? Non, bien sûr que non! Elle était la cousine française d'Harry. Du coup je n'ai jamais acheté un de ses livres parce que j'avais peur d'un remake, une fan-fic du monde de Rowling. Maintenant je m'en mords les doigts, parce que des personnes de confiances m'ont affirmé que ça valait le coup de les lire.
J'ai lu des romans/ nouvelles/ séries françaises et je peux vous dire ( ET MERDE, moi qui crachait sur la littérature contemporelle française) que les français n'ont rien à envier aux américains, au contraire. J'ai lu des livres qui m'ont transporté. Je cite: L'Elu de Milnor de Sophie Moulay, L'Arbre-Miroir de Christian Léourier, Les passeurs d'Ombre d'Anne Rossi, L'Aube de la Guerrière de Vanessa Terral, La Pucelle et le Démon de Bénédict Taffin, De l'Autre Côté du Mur d'Agnès Marot, les Nécrophiles Anonymes de Cécile Duquenne, Even Dead Thing feel your Love de  Matthieu Guibé...
Alors pourquoi les américains ont plus de succès? Déjà d'une, les auteurs français doivent se débrouiller seuls. Seuls, ils doivent trouver un éditeur, seul ils doivent le vendre, faire la promo (bon pour ceux qui ont de la chance de tomber sur un éditeur passionné, ils ne seront pas seul), alors qu'un américain, avant d'aller voir les éditeur, vont voir les agents. Ces agents vont promouvoir, vendre le produit livre (et s'ils sont sérieux, ces agents ne demandent pas d'acompte mais touchent un gros pourcentage sur le prix de vente, autant dire qu'ils se décarcassent), un éditeur américain ne va pas faire la fine bouche. Il ne va pas voir la qualité du texte (d'accord, j'exagère) mais le profit qu'ils peuvent en tirer. Combien de livre avez-vous vu avec un petit papier rouge en guise de marque-page où il y avait écrit: dans la lignée de Twilight, le nouveau Twilight, coup de coeur de Rick Riodan?
Attention, je ne dis pas que tout est une question de prix, je suis contente que Stephenie Meyer ait percé avec ses vampires scintillants, ça m'a permis de découvrir son autre roman: Âme Vagabonde que j'adore.

Donc en conclusion:
La SFFF est considéré par les français comme une récréation. Les anglo-saxon sont plus doué que nous pour ce genre de chose parce que nous sommes des adeptes de la belle parole...(à priori, que des clichés!)
Pourtant, nous sommes aussi doué que les autres, sauf qu'on aime pas copié ou être considéré comme des copieur. On veut être considéré comme des écrivains et pas comme des produits de consommation...  Sommes-nous plus exigeants? La question que je pose en cette fin de bablatage qui, en fin de compte n'a ni queue ni tête, est-ce que vous... simple lecteur, êtes-vous prêts à aller au-delà de vos préjugés? Et vous auteur, êtes vous prêt à faire fît de votre conscience pour vendre? Et moi? Auteur et lectrice, ou est-ce que je suis?

dimanche 17 novembre 2013

Au Bout du Rouleau

Non, non, ce n'est pas moi qui suis au bout du rouleau, c'est le titre de ma nouvelle qui n'a pas été retenue pour l'AT Zombie de Griffe d'Encre. Bon comme je n'ai pas l'intention de la recycler, je vous l'offre en pâture... Régalez-vous ^^

Au Bout du Rouleau

            « Doc ? Votre ami vient de vous appeler ainsi, vous êtes donc docteur ? Merveilleux, notre rencontre est une aubaine. Quand j’ai entendu votre collègue, j’ai tout de suite su que la chance me souriait enfin, car voyez-vous j’ai un problème que vous pourriez résoudre. Cela fait des jours que je rôde dans le secteur à la recherche d’une solution à mes ennuis. Des semaines que je cherche ce qui me permettra de redevenir moi-même.
            « Tout a commencé le jour de ma morsure. Je ne me souviens pas vraiment de ma vie d’avant, quelques images tout au plus, alors que mes faits et gestes en tant que marcheur-mort sont beaucoup plus clairs. Il faut avouer que ma mémoire ne fonctionne plus correctement. Pourtant, cet instant ne me quitte pas. Le visage du mordeur qui se penche sur moi… Sa bouche exprimait la férocité, la faim, mais ses yeux, eux, me dévoraient d’amour. Comme s’il m’avait choisi. Maintenant, je sais qu’il ne s’agissait pas d’une impression. Vous comprenez, il ne m’a pas tué.
            « Je vous explique. Quand nous autres, les morts qui marchent, chassons la chair vivante, c’est l’instinct qui nous y pousse, pour combler ce creux dans notre corps. Ce manque irrépressible qui nous tyrannise. On cherche ce qui vous anime et pour cela, on est prêt à vous ronger jusqu’à la moelle. Pourtant mon mordeur ne l’a pas fait. Personne ne l’a interrompu, je ne me suis pas sauvé. Non, il m’a juste relâché. Je ne saurai jamais pourquoi.
            « Mais je m’égare, veuillez m’excuser.
            « Où en étais-je ? Ah oui, la blessure, première étape avant la douleur. Dans un premier temps, la surprise et l’adrénaline vous font oublier la souffrance. Malheureusement la réalité revient vous frapper comme une décharge électrique qui part de votre membre blessé pour se répercuter jusque dans votre âme. Ce n’est pas qu’un morceau de chair qu’on vous arrache. On vous retire l’idée d’un tout. Vous pensiez vraiment que votre corps resterait uniforme jusqu’à la fin ? Qu’importe ce qu’il se passe, vous resteriez entier, malgré la vieillesse et la maladie ? Pourtant vous devriez le savoir avec la perte de cheveux, les accidents et les dents de lait… les dents. Eh bien non ! Malgré tout ça, vous autres, pauvres crétins têtus, vous continuez d’imaginer que votre carcasse est immuable ! Mon mordeur m’a ôté cette illusion, juste avant de m’inoculer son virus. Croyez-le si vous le voulez, mais dans un certain sens, il m’a ouvert les yeux.
            « La métamorphose n’agit pas tout de suite. Au début, on pense en avoir réchappé, on soigne sa plaie, on se rassure en se racontant des histoires de guérison, de miracle de la nature jusqu’au moment où le mal engourdit chacun de nos membres et l’on sombre lentement dans un sommeil profond. Le lendemain, rien n’est plus pareil. Une fièvre venue tout droit de l’Enfer s’abat sur nous et ronge la dernière part de vie qu’il nous reste.
            « Je suis alors devenu un marcheur-mort. Et je rôde depuis tout ce temps. Je cherche les êtres sains qui se font de moins en moins nombreux depuis quelques jours. Imaginez, avant il suffisait de tendre les bras pour attraper de la chair fraîche, alors qu’aujourd’hui on se serre les uns contre les autres sur une enfant chétive, déjà morte. Vous vous êtes d’ailleurs tous tellement amaigris, pourquoi ne mangez-vous pas ? Si votre nourriture ne vous convient plus, essayez votre chair qui est juteuse à souhait.
            « Pardon, je m’égare encore.
            « Mes ennuis ont commencé lorsque j’ai rencontré un groupe de vos semblables. J’errais dans ce secteur depuis peu et je ne comprenais pas pourquoi mes frères se cachaient. Quand j’ai vu ce camion arriver dans la ville à toute vitesse, chargé d’hommes armés, j’ai su alors que de l’état de chasseur j’étais passé à celui de proie. J’ai bien essayé de fuir, malheureusement courir ne fait plus partie de mes compétences. Je me demande bien pourquoi d’ailleurs. Vous trouvez ça normal, vous, de ne pouvoir se servir de ses jambes à sa guise ? Ma vie ressemble à un enchaînement d’injustices.
            « Bref, ils m’ont attrapé. Et là, ils ont… L’un d’eux m’a… il m’a mis un coup de crosse dans la bouche, explosant mes crocs.
            « Imaginez, un mordeur sans dents. Quelle honte ! Non, je vous en prie, ne riez pas. J’en suis réduit à sucer les corps déjà croqués. Fini la viande fraîche, fini le plaisir de la déchirure. Je ne fais même plus peur. Pourquoi est-ce que vous nous infligez ça ? Nous ne sommes pas des monstres ! Nous ne sommes pas responsables de ce qui vous arrive. Vous seuls l’êtes ! Je ne m'explique pas cette colère qui vous anime.
            « Les non-morts peuvent se montrer tellement cruels. M’arracher mon identité, et pour quoi ? Pour me relâcher. Incompréhensible ! Depuis je ne vous chasse plus. Je me précipite sur mes frères les plus faibles. Honte sur moi, je m’attaque à mes semblables. Savez-vous que nous nous interdisons ce genre de bassesse ? Nous n’avons aucun intérêt à le faire. Notre viande est rance et notre lenteur nous oblige à traquer en horde. Et moi, j’enfreins notre seule loi. Parce que, voyez-vous, je ne peux pas continuer comme ça, sans mordre.
            « Je ne vais pas vous embêter plus longtemps. Vous êtes si occupé. Merci Doc, de m’avoir écouté. Vous parler m’a fait du bien. Et maintenant que vous comprenez mon malheur, j’aimerai savoir si vous auriez l’obligeance de me procurer un… Pardon, j’ai vraiment honte de vous le demander… Il me faut un dentier. Je n’en peux plus de m’en prendre aux plus vieux des miens. C’est indigne de moi. Surtout qu’ils ont oublié de récupérer leurs chicots après leur transformation. Eux se contentent de sucer le sang, tant l’habitude de se nourrir de bouillie leur est restée. Mais moi, moi ! On m’a transformé jeune, et j’ai besoin de croquer, de déchirer, d’arracher. S’il vous plaît, Doc, dites-moi que vous êtes dentiste. Je ne demande pas grand-chose… »

            « Doc ? »
Le vieux boucher leva la tête. Dieu, qu’il détestait ce surnom. Tous ses amis l’appelaient ainsi à cause de son tablier blanc et de sa manie à découper les zombis en petits morceaux. Pourtant il ne faisait que son boulot. Son regard fatigué tomba sur George, le responsable d’équipe.
            « Quoi ? demanda-t-il à son tour.
             — Depuis le temps que j’t’connais, c’est la première fois que t’hésites avant d’hacher menu un d’ces gus.
            — Oh, c’est juste que je me demandais à quoi ça pense un zombie.
            — J’sais pas moi ? Cervelle ! »
Les bras levés devant lui, George imita la démarche d’une de ces créatures que les vieux films montraient fréquemment. Le boucher s’esclaffa. Un rire forcé que tout le monde avait adopté pour fuir la réalité. De tous les scénarii catastrophes imaginés à Hollywood ou ailleurs, aucun n’avait réussi à frôler le ridicule avenir qui les attendait. La contamination avait été fulgurante, ravageant toute l’Amérique du Nord. Le reste du monde ne se laissa pas submerger par la pandémie. Les États-Unis et le Canada furent mis en quarantaine. Une muraille plus grande et plus haute que sa sœur chinoise s’éleva autour du continent. Seuls quelques pauvres frontaliers survécurent. Le boucher en faisait partie. Parfois il se demandait si dans ce vaste cimetière, un ami avait survécu.
            « Il n’est plus très frais le gaillard, remarqua George arrachant son ami de ses sombres réflexions.
            — Il est à point. On l’a attrapé il y a juste deux semaines.
            — Tout s’est bien passé ?
            — Comme d’hab, extraction de la zone contaminée, pétage de dents, piquouses, introduction dans la body farm. Pourquoi ? »
            George n’avait pas l’habitude de demander un compte rendu, surtout si tardivement.
            « Rien d’grave à mon avis, mais l’attitude de ce gus en a surpris plus d’un dans la ferme.
            — Comment ça ?
            — Ba, il agissait bizarrement. Tu sais que les zombies ne s’en prennent pas les uns aux autres.
            — Oui.
            — Pas lui. Il s’attaque aux vieux croutons, il leur arrache la mâchoire. On dirait qu’il cherche quelque chose.»
            Georges était inquiet, il n’arrêtait pas de se tordre les mains. Le boucher haussa des épaules, indifférent. Les problèmes des éleveurs ne le concernaient pas. Lui, son job consistait à dépecer, à démembrer, à broyer. À l’aide d’une grande tenaille, Il attrapa le revenant à la gorge. Le monstre gargouillait des syllabes incompréhensibles tandis que le boucher l’attachait au tapis roulant à l’aide de menottes. Normalement, l’homme démembrait ces choses décrépites, mais là, la demande était spéciale. Les acheteurs désiraient acquérir le corps entier sous forme de purée. Ah ces institutions pharmaceutiques, non contentes d’avoir infecté une bonne partie de la population, ils avaient réussi à retourner la situation en leur faveur. Une fois la menace zombie sous contrôle, de puissantes sociétés scientifiques ont cherché un moyen de rentabiliser ces répugnantes créatures. La Firme fut la première à découvrir que les zombies en état avancé de décomposition faisaient un excellent antiride. Et comme il y avait toujours des hommes sans scrupule qui étaient mariés à des femmes qui n’avaient cure des malheurs des autres : l’affaire était faite, et très fructueuse ! Bien entendu, il n’était pas question que les laborantins se chargent de la destruction de la matière première. Ils laissaient ça à la ferme d’exploitation.
            Le tapis défilait lentement, emmenant le mort-vivant. Au bout, deux énormes roues qui tournaient sur elles-mêmes. Le zombie passerait exactement entre elles. Le boucher grimaça, sa hache était tellement plus propre ! Il détestait se salir les mains, et la bouillie d’os et de chair était ce qu’il y avait de plus exécrable en ce monde.
            Mais voilà, il faut bien gagner son morceau de bidoche.

J'espère qu'elle vous a plu... des bibis

jeudi 31 octobre 2013

La Nano nouveau est arrivé


Petit rappel, le nanowrimo est une idée farfelue qui a germé dans la tête de... j'en sais rien en fait, sûrement un Américain, y a qu'eux d'assez tordue pour inventer un truc pareil... dixit celle qui tente le coup pour la deuxième année ^^
Alors, en quoi ça consiste exactement: c'est simple pendant un mois, novembre en l’occurrence, les auteurs amateurs de tout genre et du monde entier, se réunissent sur un forum pour écrire 50 000 mots. Bon, 50 000 mots ça représente quoi exactement? Et bien sachant que l'Ombre des Hommes contient actuellement 67 266 mots, ce qui représente 154 pages word, donc 50 000 mots équivaux à un petit roman.
Donc on doit écrire environ 1600 mots par jour, en sachant qu'en temps normal je me contente de 500 ^^

Cette année, ça ne sera pas mon but, je vais me contenter de finir mon challenge 2013, donc environ 20 000 mots, à vue de nez. Mais si j'ai encore le courage après, je continuerai en terminant mon syno de travail pour Hansel et Gretel, mon challenge 2014, et en commençant les correction de l'Ombre.

Mais en attendant, un extrait de l'Ombre:
Ses paupières refusaient de s’ouvrir. Quelle importance ? Il n’avait pas envi de se réveiller, de se lever. Il en avait assez de se battre. Il n’aurait jamais dû se porter volontaire, sa place se trouvait près de Yellih, pas ici. Yellih…
            « Lève-toi ! Reviens-moi ! »
Sa voix ressemblait au chant des oiseaux. Elle était pareille à la caresse du vent. Le cœur du pisteur se gonfla d’amour. Des images du passé lui revinrent, le sourire de Yellih, leurs ébats dans les vallées herbeuses, leurs rires mêlés, leurs doigts enlacés, les couchés de sunia partagés. Non, vraiment il ne voulait pas revenir dans cette réalité froide où la menace collait à ses pas.
            « Debout ! Pritah je t’en pris lève-toi ! »
Non, il ne voulait pas.
            « Ne reste pas là ! Réveille-toi ! »
Pourquoi ? Il était si bien dans les bras de Yellih.
            « Arrête ça tout de suite, lève-toi ! Maintenant ! »
Une eau glacée inonda sa bouche, obstrua son nez et filtra sous ses paupières. Le liquide lui glissa dans le cou, le tirant une bonne fois pour toute de son sommeil.
            « Toi enfin ouvert yeux, gronda la voix du Kring. Toi fait peur à moi. Moi penser que toi parti pour pays lointain.
            — Qu’est-ce que tu as fait ? s’énerva Pritah en essuyant son visage ruisselant.
            — Toi dormir. Moi réveiller toi.
            — Comment ? »
Pour toute réponse, le Kring désigna son outre d’eau.
            « Où as-tu trouvé ça ?
            — Ruisseau là-bas. »
Le pisteur pesta avant de s’arrêter brusquement. La mémoire lui revenait peu à peu.
            « L’Ombre ? Où est-elle ?
            — Ombre ?
            — Oui, la créature noire, le monstre. »
L’homme rumina quelques battements d’ailes dans son langage barbare, avant de se redresser, la mine sombre.
            « Elle s’attaquer à bête, dents longues… Avoir couru avec toi sur dos, chance d’être là. »
            Pritah ne put qu’acquiescer. Il avait échappé à l’Ombre, mais pour combien de temps encore ? Une boule amère se coinça dans sa gorge. Elle était visible, depuis quand ? Avant elle ne se matérialisait que dans les images d’endormis, depuis quand s’en était-elle échappée ? Il n’eut pas le temps de se torturer plus l’esprit, que le Kring le secoua en le pressant de se lever.
            « Elle peut revenir. Nous partir, vite et loin ! »
            Pritah hocha la tête en signe d’assentiment. Ses jambes engourdies ne le portèrent qu’avec peine. Il titubait, se raccrochait aux arbres qui lui barrer le passage. Son ami le soutenait le plus possible, malheureusement le Kring était épuisé. Ils se traînèrent comme ça jusqu’au coucher du sunia. Ils trouvèrent un arbre aux branches assez basses pour se fabriquer un abri. Tant bien que mal, ils rassemblèrent branches et mousse pour garnir les racines et s’en faire une couche moelleuse. Serrés l’un contre l’autre, la fourrure de Pritah sur eux, ils s’endormirent.
            Une caverne, plus petite que celle du Kring, plus sombre. Pritah avança. Devant l’entrée, il attendit que ses yeux se fassent à l’obscurité. Un mur lisse, éclairée pas une lueur indéfinissable. Pritah fit un pas en avant, puis un autre, et encore un autre, à mesure qu’il se rapprochait, son ombre se dessinait. Lorsqu’elle fut à peu près de la même taille que lui, il s’arrêta. Une douleur glacée lui tenailla l’estomac, ses pupilles s’écarquillèrent quand l’ombre au-dessus de sa tête s’élargie pour former deux bras aux doigts griffus. Pritah sentit les muscles de son visage se contactaient. Un long hurlement s’échappa de sa gorge lorsqu’une tête poussa entre les bras et que deux pupilles enflammées.
« Pourquoi as-tu peur ? Je ne te ferai pas de mal, ni à toi, ni à ta compagne ! »
La voix avait des accents meurtriers qui contredisaient ses paroles.
« Dis moi ce que tu veux et je ferai de sorte que tu l’ais. »
— Rien, coassa Pritah. Je ne veux rien ! »
Ce qui était faux. Il souhaitait rentrer chez lui, retrouver Moëlhi, mais il ne voulait rien devoir à la bête. Il ne devait pas céder à la tentation, il ne devait pas ramener l’Ombre avec lui. Il s’était proposé comme Buerhi pour la combattre, pas pour l’aider à prendre le dessus sur son clan.
« Pourquoi tant de crainte ? Tu n’es pas aussi important que tu le penses, je n’ai pas besoin de toi pour vous soumettre à mon pouvoir !
— Alors que fais-tu ici ?
— Je te l’ai dit, je veux t’aider. Je veux que tu réalises ton souhait pour que le mien se concrétise.
— Le tien ? »
Pritah ne se rendait pas compte que le monstre l’enveloppait de ses griffes, qu’il ne regardait plus l’ombre sur le mur mais que l’Ombre se penchait face à lui, la tête en bas. Le pisteur était absorbé par les deux pupilles flamboyantes pour remarquer que la bête l’avait déjà sous son emprise.
« De quoi peut rêver un être comme moi ? Peut-être ce qui m’échappe, un corps…
— Mais je t’ai vu !
— Rien d’autre qu’une fumée noire, je veux un corps. Le tiens.
— Jamais ! »
Il cria le mot. Il ne pouvait pas, c’était une évidence, pourtant il n’était plus sûr de rien. Ses yeux l’envoutaient. Il allait céder, il le savait. L’Ombre sourit, enfin, Pritah prit le trait lumineux sous le regard flamboyant pour un sourire. La bête se pencha sur lui et l’ombre se transforma en un filet de fumée qui s’insinua dans les orifices faciaux du pisteur. Ce dernier ne pouvait plus bouger, sa révulsion, son dégoût, rien ne pouvait le sortir de sa transe. Il céda. Les larmes coulèrent sur ses joues. Il avait échoué.

            Quand le Kring se réveilla, Pritah était déjà debout, le regard fixait sur son ami. Quelque chose clochait, mais l’ancien chef n’aurait su dire quoi. Le pisteur ne décrocha pas un mot lorsqu’il se leva et alluma un feu.
« Toi quoi faire ? s’inquiéta-t-il. Feu attirait monstre.
— Ne t’en fais pas, elle ne nous fera pas de mal. »
            Le kring haussa un de ses sourcils broussailleux. Il ne connaissait pas Pritah depuis longtemps, mais il avait appris que le pisteur n’était pas un homme très vaillant malgré ces exploits contre le Komming. Cette audace soudaine ne lui ressemblait pas.
« Nous partir très vite.
            — Non, nous avons le temps. Il ne nous reste que deux sunia de marche.
            — Comment toi savoir ? Hier toi perdu !
            — Je m’en souviens aujourd’hui. »
L’ancien chef n’insista pas. Il était possible que la mémoire soit revenue à son ami pendant la nuit, pourtant un doute continuait de le tirailler.
            Plus tard, alors qu’ils marchaient au milieu des arbres, que leurs pas faisaient crisser les feuilles humides sur le sol, le Kring s’arrêta net. Son ouïe, toujours à l’affut, le prévint d’un danger. En effet, un peu plus loin devant eux, caché dans un fourré, une paire d’yeux les épiaient. Le Kring saisit sa lance et intima Pritah de faire de même avec son propulseur, mais celui-ci continua à avancer, insouciant. C’est alors qu’un Dents-longues surgit en rugissant. Il bondit sur le pisteur, toutes griffes dehors. Pritah ne fit pas un geste, n’esquissa même pas une onde de surprise, au contraire. Un sourire glacial le transfigurait. Il ne se débattit pas quand la bête le renversa, ce fut à peine s’il leva les bras. Et au moment où le fauve allait lui enfoncer ses dents dans la gorge, il fit marche arrière. Eberlué, le Kring fut saisi par la scène. La bête faisait marche arrière comme apeuré. Il cracha même le peu de sang de l’égratignure qu’il avait causé à Pritah. Le Dents-longues regarda une dernière fois le Kring avec un air affamé avant de faire demi-tour et de se sauver, loin du pisteur.
            « Quoi passer ?
            — Je ne sais pas, affirma le pisteur avec un air faussement surpris. Il a du sentir quelque chose qui ne lui plaisait pas. Ou alors je n’étais pas à son goût. »
Le Kring fit deux pas en arrière. La peur pouvait se lire sous ses traits grossiers. Ses mains transpiraient sur le manche de sa lance. Il avait peur, pour la première fois de sa vie il avait peur d’un autre homme. Il l’avait pris pour son ami. Il s’était mis son clan à dos par compassion, par amitié, par amour. Et voilà qu’il le voyait pour la première fois. Pritah n’était plus le petit chasseur trapu, malaisé dans le corps à corps mais tenace et à l’esprit vif. Il était à présent une chose répugnante qui faisait froid dans le dos.
« Qui toi être ?
            — Voyons, c’est moi, ton Komming ! »
L’ancien chef secoua la tête vigoureusement. Non, il ne l’était pas. Il ne l’était plus. D’ailleurs lui-même n’était plus le Kring. Il n’avait plus de clan à diriger. Quel était son nom ? Il ne s’en souvenait plus. Il était un Unkown. Un errant. Qu’importe comment il s’appelait, il restait le même un homme fort qui n’a peur de rien. Fort de cette idée, l’ancien Kring se redressa. Il toisa son ancien ami et se mit à rire.
            « Toi croire faire peur à moi ? Moi Kring, moi le plus fort. Toi le sais.
            — Tu n’es qu’une brute sans nom et sans clan, ricana Pritah.
            — Toi pas savoir, toi pas être ami.
            — Vraiment ? Et d’après toi qui suis-je ? »
Le Kring marqua un temps d’arrêt. Et s’il ne s’agissait pas de Pritah. S’il n’était plus lui-même ? Une lumière se fit dans l’esprit de l’ancien chef. Durant leur fuite face au monstre, il avait perdu son ami de vue. Il l’avait retrouvé inconscient. Était-il possible que l’Ombre se soit emparé de lui ? Qu’avait dit Pritah en arrivant dans son clan ? Qu’il cherchait une arme, pour tuer l’esprit mauvais dans les hommes. Un remède à une maladie qui arrivait pendant le sommeil. Le chagrin envahit le Kring. Son ami était atteint et il n’avait pas la science pour le guérir.
« Que vas-tu faire ? Me tuer ? Tu ne sais pas où tu vas. Tu ne sais pas quoi faire ! Alors quoi ? Tu vas me garder ? »
Bien, l’Ombre savait qu’elle ne pourrait avoir le dessus sur lui. Le Kring se calma. Le ligoter était une possibilité. Trouver un remède, une plante qui pourrait chasser le mal. Voilà ce qu’il devait faire.
            Il visa l’épaule de son ami. La lance fila, se courbant sous le vent, elle n’atteint jamais sa cible. Pritah l’arrêta d’un geste vif. Mais le Kring profita de la seconde où l’attention du monstre se concentrait sur la trajectoire du projectile, pour se jeter sur lui. Il le plaqua au sol, lui assena un coup de poing dans l’oreille pour lui faire perdre ses repaires. Il continua à le frapper jusqu’à ce que son ami sombre dans l’inconscience. Le Kring était en sueur. La bête ne s’était pas laisser faire. Il s’était acharné de longues minutes, au point que le visage de Pritah ne ressemblait plus qu’à une bouillie de chaire. Le Kring se laissa allait, il s’écroula sur le sol, la respiration saccadée et bruyante.
            Que devait-il faire maintenant ? Attacher Pritah, ou qu’importe la chose qu’il était devenu. Le ciel au-dessus de lui l’éblouissait. Le brûlant frappé fort en cette matinée de feuilles mortes. Une douce brise remuait les cimes des arbres, enveloppant l’homme des cavernes dans une danse hypnotique. La fureur retombée, une fatigue le submergea soudainement. Dans un dernier effort, il se pencha sur son ancien ami, vérifia qu’il était toujours vivant, avant de lui ligoter les mains avec une liane souple et résistante. Puis, rassuré, il ferma les yeux. 

Cinder

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Titre: Cinder

Auteur: Marissa Meyer
Tome 1 des Chroniques Lunaires

Edition: Pocket Junior

Quatrième de couverture:
Humains et androïdes cohabitent tant bien que mal dans la ville de New Beijing.
Une terrible épidémie ravage la population.
Depuis l'Espace, un peuple sans pitié attend son heure...
Personne n'imagine que le salut de la planète Terre repose sur Cinder, brimée par son horrible belle- mère. Car la jeune-fille, simple mécanicienne mi-humaine, mi-cyborg, détient sans le savoir un secret incroyable, un secret pour lequel certains seraient prêts à tuer...
« Dans ce passionnant mélange de conte de fées et de science-fiction, Marissa Meyer fait se rencontrer Cendrillon et Star Wars !! »

à choisir si on aime:
- Un futur dérangeant
- Les complots politiques
- La romance
- Et bien sûr, les Contes de Fée

à éviter si on cherche:
- Du merveilleux
- De la vraie magie (ici tout s'explique par la science)
- Une intrigue tarabiscotée

L'avis du critique:

Cendrillon... en cyborg... fallait oser! Pari réussi.

J'ai vraiment pris beaucoup de plaisir à suivre les mésaventures de cette nouvelle Cendrillon. La pauvre petite orpheline a survécu à un accident d'hover (sorte de voiture), a été recueilli par un homme qui meurt de la lectumose, et reste donc sous la tutelle de sa belle-mère qui ne peut pas l'encadrer parce que la malheureuse est une cyborg. Bien sûr elle rencontre un prince, tombe amoureuse, et ... Stop, je vais pas trop vous en dire non plus.

Oui, parce que malgré qu'il s'agit d'un remake d'un conte hyper supra connu, il ne reste pas moins surprenant.

Le contexte est immersif, imaginez: une Terre ravagée par une guerre mondiale, qui s'est reconstruite grâce à des alliances. Une Terre où la technologie est nettement supérieur à celle d'aujourd'hui, où les hommes survivent à de grave accident grâce à des membres cybernétiques, mais en contrepartie, ils sont considérés comme des monstres par les autres.
Imaginez ce monde, puis rajoutez-y une pandémie incurable, un peuple expatrié sur la lune capable d'influencer sur l'esprit des Terriens gouverné par une Reine usurpatrice et sanguinaire. Mélangez tout ça, saupoudrez avec la légende d'une princesse lunaire disparue et un prince beau comme un dieu, secouez le tout et régalez-vous.

Je résume: une maladie, des extraterrestres, des cyborgs, une princesse, un prince, une méchante reine, une méchante belle-mère... il manque juste la marraine la bonne fée et le compte y est :P

Plus sérieusement, le personnage de Cinder est émouvant, sa belle-mère est juste terrifiante de réalisme, le prince est... charmant, et la vilaine reine est à glacer le sang.
Bref, le contexte merveilleux ,les personnages réalistes, l'intrigue simple et l'écriture fluide et prenante.

Voilà, vous m'excuserez du manque de construction de mes phrases, je ne sais pas ce que j'ai ^^

Je vous conseille donc ce livre, pour passer un très bon moment au pays des contes de fée cybernétique.

Le petit plus du livre:
Un petit androïde dont la puce de personnalité est défectueuse.

lundi 28 octobre 2013

Le Poids de son Regard


Titre: Le Poids de son Regard

Auteur: Tim Powers

Edition: Bragelonne

Nombre de pages: 504

Quatrième de couverture: 
1816, Angleterre.
Un soir d’ivresse, à la veille de son mariage, Michael Crawford passe l’anneau au doigt d’une statue... bientôt, d’inquiétants phénomènes se succèdent et, lorsque sa femme est brutalement assassinée dans le lit conjugal, la vie tout entière de Crawford bascule.
Forcé de fuir pour éviter l’étreinte fatale d’une lamie, la muse légendaire qu’il a éveillée sans le savoir, Crawford s’engage dans un périple épique à travers l’Europe, où le surnaturel se mêle à la réalité, la passion à l’horreur. Il croise sur son chemin Byron et Shelley, poètes maudits eux aussi envoûtés par la tentatrice.
Capable d’inspirer les plus beaux vers, celle-ci est aussi d’une jalousie mortelle, et n’hésitera pas à balayer tous les obstacles la séparant de l’homme qu’elle a choisi...

à lire si on cherche:
- De la poésie
- Du sang
- Les voyages
- Une longue réflexion

à éviter si on cherche:
- Une lecture fluide
- Des machines complexes
- Des personnages simples

L'avis du critique:
Le speech m'a fascinée. A près une hésitation (parce que le prix du livre est quand même assez rebutant, malgré la magnifique couverture d'Anne-Claire Payet), j'ai craqué. Par la suite, on m'a fait remarquer la similitude avec la nouvelle de Mérimée "La Vénus d'Ille". Je ne connaissais pas, c'est donc en parfaite ignorante que j'ai commencé ma lecture.
L'histoire commence avec Mickaël Crawford, un précurseur de la chirurgie obstétrique, qui s'en va épouser une écossaise dont il espère les enfants qu'il n'a pas eu de son premier mariage. La veille de ses noces, par un concours de circonstance, il passe l'alliance de sa future épousée au doigt d'une statue qui refuse de la lui rendre...
A partir de là, tout s'enchaîne pour Mickaël: on retrouve sa femme écrasée à ses côtés le lendemain de sa nuit de noce, il perd son annulaire d'une façon étrange, il doit fuir, encore et encore.

Au fur et à mesure de ses voyages, il fera la connaissance des grands noms de l'Angleterre du XIXème siècle: Keats, Shelley, Lord Byron et Marie Shelley (Frankenstein) qui sont tous les victimes directes ou indirectes des Nephelim.
En effet, Tim Powers réunit ici tous les mythes, religion, légende des temps passés et modernes pour leur en donner la même source: les enfants de la Terre. Ainsi nous redécouvrons les Muses sous la forme de vampire, les Graiae sont vraies et elles sont à Pise et sont en fait des colonnes gigantesques. La mythologie grecque et la religion chrétienne sont revisitées, détournées mais avec une précision remarquable. Rien n'est laissé au hasard.

J'ai tout de même un bémol, malgré les personnages fouillés, mis en valeur par des décors européens stupéfiants, malgré l'intrigue qui pousse toujours à en savoir plus, je n'ai pas dévoré ce livre. Ma lecture fut longue et laborieuse. En effet les références géographique, bibliques, mythologiques, culturelles... sont tellement nombreuses que notre esprit, continuellement mis à l'épreuve, a besoin de temps pour tout s'approprier (et je doute que le mien est tout assimilé). Alors oui, je considère ce livre comme une épreuve de force. J'ai pris du plaisir à le lire, mais un plaisir pervers que celui qu'on ressent dans le travail accompli, le plaisir que doit ressentir un alpiniste quand il arrive au sommet de la montagne. Alors non, Le Poids de son Regard n'est pas le mont Everest, ni même le Mont-Blanc, mais je ne suis pas une amatrice de l'escalade non plus ^^

Une dernière chose, Tim Powers est considéré par ses paires comme l'un des précurseurs du mouvement Steampunk. J'espère quand lisant ce livre, certaines se rendront compte qu'il ne suffit pas de mettre un automate dans un roman historique pour faire du Steam. A bon entendeur, salut!! ;)

Le petit plus du livre:
Les véritables vers des poètes cités, joliment mis en miroir à chaque début des chapitres.

dimanche 13 octobre 2013

Les neufs jours de la nouvelle

Un jour, la nouvelle dominera le monde!!


Tel est le credo d'une bande de fous avides d'histoires. Je les avais déjà rencontré durant les 24h de la nouvelle, et les voilà de retour avec un nouveau défi, celui d'écrire le plus de nouvelles possible en 9 jours. 
Pourquoi 9? Pour des questions pratiques il paraît, mais je les soupçonne de faire une offrande à leur animal totem: le chat, qui, comme tout le monde le sait, possède 9 vies. 

Vendredi soir, au douzième coups de minuit, cet bande de doux dingues sont venus me tirer de mon lit pour me faire passer une cérémonie d'initiation. Cette dernière doit rester un secret, personne n'a le droit d'en parler, la seule chose que j'ai le droit de vous divulguer et qu'il est difficile de résister à leur force de persuasion quand on vous appâte avec de nombreux appels à texte qui éveillent votre imagination. 

Me voilà donc, entrain de réfléchir pour une nouvelle nouvelle (j'aime bien dire ça) qui s'inspirerait de George Mendès et une autre qui devrait avoir lieu sous terre... ou alors j'en fais une qui englobe les deux. ^^

Bien entendu je ne pourrai pas tenir 9 jours, il ne faut pas oublier que j'ai un challenge à terminer avant décembre!!

Allez, j'y retourne. A bientôt les loulous

jeudi 10 octobre 2013

Quadruple Assassinat dans la rue de la Morgue


titre: Quadruple Assassinat dans le rue de la Morgue
  Tome 1 Les Nécrophiles Anonymes

Auteur: Cécile Duquenne

Éditeur: Bragelonne (et Voy'el plus récemment en Broché) 

Nombre de pages: 108 (sur liseuse)

Quatrième de couverture:
« Un fossoyeur dans le collimateur ? » L’existence paisible de Népomucène, préposé à la morgue, est bouleversée lorsqu’un tueur en série se met à sévir. Le croque-mort craint fort d’être le prochain sur la liste. Bob, son ami de longue date, un vampire de près de cent cinquante ans, décide aussitôt de mener l’enquête, persuadé que ces meurtres ne sont pas le fait d’un être humain. Népomucène ne quitte pas Bob d’une semelle, inquiet de le voir aller au-devant du danger. Au fil des découvertes, sur la nature de l’assassin comme sur celle de son ami, l’employé des pompes funèbres voit leur relation évoluer… Une mise en bière peu commune.

A lire si vous aimez:
-La dérision
-Les histoires bien ficelées
-Les amours impossibles

A éviter si vous cherchez:
-Les romans à l'eau de rose
-les univers bisounours
-le sérieux et le premier degrés

L'avis du critique:
Un vampire qu'on appelle Bob, un héro ventripotent avec un nom imprononçable, des meurtres et un assassin introuvable. Parce que là est tout le truc de ce livre: je n'ai pas réussi à deviner qui était le coupable! Et si ce n'est pas la première fois, c'est assez rare pour que je le souligne.

Ce livre ne m'a pas transportée, mais il m'a intrigué. Tout le long, j'ai ri. Parfois jaune, parfois de bon cœur. J'ai été attendrie, effrayée, intriguée.
J'ai aimé lire ce roman, j'ai aimé l'univers légèrement glauque (faut tout de même avoir de l'audace pour situer une bonne partie du roman dans une morgue), j'ai aimé le raisonnement, j'ai aimé les clins d’œil, et le ton qui passait si bien du sérieux à l'humour noire.

Que dire de plus sur ce livre? Il y a des vampire, des loups garou, des succubes... mais ce n'est pas de la bit-lit, c'est un thriller, un policier, un héritage de Conan Doyle. Vous ne l'avez pas? Pas grave, il existe en papier ou en numérique, il vous suffit de cliquer pour qu'il arrive chez vous à un prix très abordable. Alors qu'attendez-vous? Le tome 2 vient de sortir, n'attendez pas le 3 ^^

Le petit plus du livre:
Un perroquet déplumé

mardi 8 octobre 2013

La mare c'est quoi?


C'est l'heure pour la première bonne nouvelle du mois. Contre toute attente, j'ai été accepté pour participer à la convention Cocyclics. Alors pour vous, ce nom est une inconnue à double équation, pour moi ce n'est rien de moins qu'un nouveau souffle.
Avant de vous parler de la convention, je vais vous raconter comment j'en suis venue à nager dans les eaux mouvementées de la mare.
Le collectif cocyclics est né en 2006 dans la tête de Syven, une jeune auteur qui voulait créer un groupe de soutien aux jeunes auteurs. Le principe est simple: aider et soutenir les écrivains qui cherchent désespérément à transformer leur cahier de brouillon en roman...
En 2012, moi pauvre petite fille, qui ne trouvait pas l'aide souhaité, qui envoyé son petit texte à des amis qui furent trop gentils pour ne pas me dire clairement que je faisais de la bouse en boîte (entendez par là qu'ils ne répondaient pas ^^). Seule ma didinou me soutenait, me disait où l'histoire pêchait, mais bien que précieux, son avis ne suffisait pas.
Puis un jour, j'ai vu la pub de ce livre:

Je l'ai acheté, parce que franchement, la pub trop belle, le speech trop alléchant... le livre génial. Et en remerciement, à la fin je lis: 
"Les grenouilles de Cocyclics, pour leur présence quotidienne, leur enthousiasme à l'épreuve des doutes, et leurs échanges toujours enrichissantes. Au sein du collectif, j'ai une pensée pour (...) les six premiers bêtas-lecteurs qui se sont penchés sur les fedeylins avec leurs yeux avisés et leurs bienveillances."
Bêta-lecteur??? Cocyclics??? Je vais donc sur le blog de Fedeylins où il y a une interview de Nadia Coste, l'auteur du livre.  Je ne retrouve plus l'article, mais en gros, N.B.Coste (je crois qu'elle désire signer ainsi maintenant) expliquait qu'elle avait écrit Fedeylins mais qu'aucun éditeur n'en voulait. C'est alors qu'elle fit la rencontre de grenouilles fort sympathiques dans le forum intitulé Cocyclics. Que ces grenouilles l'avaient aidée à voir que son roman n'était pas abouti, qu'elle faisait des "erreurs de jeunesse" et elle conseillait à tous jeunes auteurs d'y aller tremper un orteil. Ce que je fis.

Bon, je me présente et tou, je commence à faire des bêtas, et je me décide enfin à poster un extrait. Un extrait qui me plaît, pour savoir où j'en suis exactement. Bon, comment dire, il n'y a pas eu d'éloge, pas de cris de surprise, pas d'ovation, pas de yeux émerveillés... Je ne suis pas J.R.K. Rowling... je n'ai plus qu'à me rhabiller, prendre une bonne douche et me remettre au travail. Un an plus tard, je suis là. J'ai ouvert un blog, j'ai fait d'immenses progrès, j'ai bientôt fini un roman (premier jet que je devrais complètement réécrire, d'ailleurs je crois que je vais en faire une trilogie :s ), trois nouvelles soumises pour quatre AT, une bonne nouvelle d'ici la fin de l'année et je suis remontée à bloc!

Alors Cocyclics, la recette miracle? Non, beaucoup viennent et repartent aussitôt. Beaucoup n'apprécie pas qu'on les corrige, d'autres trouvent les corrections ou soit trop gentilles, ou soit trop rudes. Et pour certain, cette méthode de travail n'est tout simplement pas faite pour eux. Qu'on se le dise, il y a des réfractaires, et je ne suis pas là pour faire l'apologie du forum, je partage simplement mon ressenti. Après tout, on ne peut pas plaire à tout le monde, mais tant qu'on se sent bien sur son nénuphar, pourquoi écouter ce qu'il se passe sur la rive?

Pour en revenir à la convention... elle durait trois jours, j'y étais samedi et dimanche. J'ai passé un agréable après-midi ensoleillé, j'ai revu des copains, j'ai fait la connaissance d'autres, j'ai chanté jusqu'au bout de la nuit, j'ai appris plein de choses, j'en ai compris d'autre. Pour la première fois, j'ai assisté à un atelier Q où on a parlé de Harry Potter et de sa baguette, des recettes de cuisines alléchantes. J'ai enfin appris à jouer aux Loups-Garous, et mangé des lasagnes délicieuses. Bref un super week-end que je devais partager.
Maintenant, je dois finir l'Ombre des Hommes pour que ça soit une année qui fini bien.

PS: pendant que j'écrivais ceci, j'ai posté ma candidature pour devenir Bêta-lecteur sur le forum, c'est-à-dire, des responsabilité en plus, mais plein de texte à découvrir!

A bientôt <3

vendredi 27 septembre 2013

L'élu de Milnor, tome 2: L'Ombre de l'Ennemi






Titre: L'Ombre de l'Ennemi
tome 2 de L'Elu de Milnor

Edition: P'tit Golem (en numérique)

Quatrième de couverture:
Almus a repris son apprentissage à Obélane. Ses rares moments libres, il les passe avec Pil et Mira. Cette dernière a une vision de leur ami Noir-Cœur, à qui elle prédit les pires ennuis. Soucieux, Almus oublie de surveiller ses arrières. Or, l’Ennemi œuvre déjà dans l’ombre…

à choisir si vous aimez:
- La magie
- L'amitié
- Les intrigues sous-jacentes

à éviter si vous n'aimez pas:
- La littérature jeunesse
- Un texte simple et fluide
- Les voyages et l'aventure

L'avis du critique:

Enfin le deuxième volume, enfin la suite des aventures d'Almus. Rappelez-vous (attention spoile si vous n'avez pas lu la fuite d'Almus ), nous avions laissé nos héros sur l’île des Sages. Almus reprenait ses études, Mira entrait dans une école, Pil se mettait au service d'un vieux chevalier, et Noir-Coeur rejoint la confrérie des assassins.

On retrouve donc tout le monde avec plaisir, mais les ennuis commencent avec Noir-Coeur qui se met dans une situation peu enviable. Tout s'enchaîne alors, ne nous laissant à peine le temps de souffler.
Alors, par rapport au 1, qu'est-ce que j'en pense?
Sincèrement, je préfère ce tome-là. Est-ce parce que les personnages sont plus mûres, est-ce la plume de l'auteur qui devient plus sûre? Un peu des deux, certainement, je pense pourtant que le mérite en revient à l'histoire en elle-même. Le tome 1 était une façon habile de présenter les lieux et les personnages à travers un voyage, on entendait parler de la prophétie sans jamais la toucher. Dans le 2, l'intrigue principale se met enfin en place, ça y est, on rentre dans le vif du sujet! Y a plus qu'à attendre la suite (cinq volumes au total).
De nouveaux personnages apparaissent, plus antipathiques les uns que les autres (à croire que dans ce monde seuls Almus et ses amis sont fréquentables ), de nouveaux enjeux politico-religieux. On découvre que le père d'Almus, en plus d'être égoïste et imbu de sa personne, et en plus un crétin qui n'a pas deux sous de jugeote!!
Les sages sont fidèles à eux-mêmes, c'est-à-dire hypocrite et filous, et... mais qui est cette jeune fille qui fait tourner la tête à notre élu? Et bien là est là question, cette nouvelle arrivée me laisse perplexe, elle ne m'inspire pas confiance... mais je vous laisse juger, vous me direz ce que vous en pensez.

Je tiens tout de même à rappeler qu'il s'agit de littérature jeunesse, donc certaines choses peuvent se déduire facilement, surtout que l'auteur s'amuse à semer des petits cailloux blancs. Mais le plaisir n'en est pas gâché vu que d'autres aspects de l'histoire restent un grand mystère.

J'espère que vous prendrez autant de plaisir que moi à lire les aventures d'Almus, et le prendre en pitié parfois, parce que être un élu, ce n'est vraiment pas le pied!

Le petit plus du livre:
Un griffon attachant qui répond à l'amusant nom de Farceur.


jeudi 26 septembre 2013

Les étoiles regardent aussi



Titre: Les étoiles regardent aussi

Edition: Première édition

nombre de pages: 129 affichées par ma liseuse

Quatrième de couverture: Un demi-siècle après qu’un signal extraterrestre a été capté à l’observatoire de Lembang, en Indonésie, le vaisseau d’exploration le Geminga découvre, dans la constellation du Toucan, une planète qui pourrait en être l’origine. Malheureusement, à peine a-t-il débarqué dans le système solaire que le monde est attaqué par une armada de vaisseaux spatiaux et dévasté par des milliers d’explosions thermonucléaires. A la fois choqué par cette tragédie et inquiet des retombées politiques, l’entrepreneur Jari Orison lance une mission scientifique dans l’espoir de comprendre ce qu’il s’est passé.
A choisir si vous aimez:
-La science
-Les voyages interstellaires
-Vous posez des questions

A éviter si vous cherchez:
-De la romance
-La simplicité
-De la magie

L'avis du critique:

Pour être franche, j'ai bien cru que je ne comprendrai rien à tout ce blabla scientifique. Tous ces termes astronomiques, physiques, mais j'admire tous ceux qui n'ont pas besoin de traducteur. Mais voilà, malgré mes craintes, j'ai tout compris, alors ne me sortez pas la carte du néophyte pour ne pas lire ce livre: JE suis la recalée de la science, et pourtant je suis là à vous dire tout le bien que je pense de ce court roman.

L'histoire est assez simple: la Terre découvre une planète habitée par une espèce évoluée, mais au moment où ils arrivent enfin devant, la planète (Mendung) se fait littéralement anéantir par pas moins de 200 têtes nucléaires. Pour comprendre ce qui c'est passé, les Terriens utilisent une technique de voyage dans le temps. A partir de là, tout s'enchaîne...

J'ai aimé les scientifiques en tout genre qui n'en font qu'à leur tête. J'ai aimé les petites parenthèses qui nous permettent de voyager dans les fantasmes de l'auteur (la Russie qui légalise le mariage homosexuel, l'ancienne idole des adolescentes, qui est retrouvé pendu dans sa chambre d'hôtel...). J'ai aimé les moments de tension, les combats... Et THE teasing quoi! A ton le droit de nous laisser ainsi sur notre fin? A ton idée de faire un roman de seulement 129 pages? Pourquoi être si méchant??

Enfin pour terminer, je conclurai ainsi: Les étoiles nous regardent, et moi j'adore les lire :D

Le petit plus du livre:
La couverture de Lysander Kerys qui est juste magnifique.


La chambre